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Voyage au sein des minorités birmanes

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La dernière fois nous vous parlions de partir loin des grandes étapes touristiques, pour profitez d’avantage des petites villes et y trouver une Birmanie encore plus authentique et une population encore plus attachante. Sachez que le trek est une très bonne façon de s’immerger dans la culture birmane et celles des minorités. Pour notre part, nous avons tellement aimé, que nous en avons fait 2! Oui nos mollets ont travaillé et on aime!

Portrait ancien trek Kalaw Portrait ancien trek Kalaw

Notre premier trek, le célèbre Kalaw-lac Inlé et le second, une boucle en partant de Hsi Paw, sur la Burma Road. Pour chacune de ces randos, nous sommes partis 3 jours et 2 nuits. Nous avons eu à chaque fois un très bon guide, professionnel, bavard, intéressant, curieux et aux petits oignons pour nous!

De Kalaw au lac Inlé, nous étions 5: une australienne, un couple hong-kongais et nous, plus notre guide et le chef cuisinier qui nous retrouvait à chaque pause repas. Nous sommes partis seulement avec notre petit sac à dos et une casquette bien vissée sur la tête, ou pas. Nos gros sacs nous attendaient 3 jours après à l’hôtel à notre arrivée, à Nwang Shwé exactement, sur le lac Inlé. Nous sommes partis avec l’agence Sam’s Family, qui nous avait été recommandée par des amis et qui s’avère être LA référence pour l’organisation de trek dans la région. Nous n’avons pas été déçus!
Nous avons partagé tout au long du parcours le rythme des villageois. Nous avons tout d’abord eu le droit à un superbe accueil de la part des enfants du village. On a réussi à s’intégrer à leur ronde pour jouer et partager de très bons moments avec eux. Nous avons très vite eu le droit à des chansons locales interprétées avec beaucoup de passion comme vous pouvez vous en rendre compte dans cette vidéo.

Le soir venu, les enfants ont laissé place aux adultes. Après un succulent dîner, nous avons apprécié des chants traditionnels et occidentaux accompagnés par une guitare et les crépitements du feu. Il y a avait quelque chose de mystique, on se sentait bien, au milieu de nul part.
A l’aube tout le monde se lève. Le chant des coqs est un réveil très fiable : jamais en retard tout le temps en avance, il fonctionne sans pile et sans électricité! Réglé comme du papier à musique tout le monde vaque à ses occupations. Nous, pas encore très réveillés dans cette brume matinale assis sur le pas de notre maison d’accueil on observe : ils allument des feux et réchauffent le riz, les légumes. Le premier repas est consistant pour permettre aux villageois d’enchaîner avec une journée de dur labeur dans les champs. Mais avant de partir aux champs, revenons sur les va-et-vient du matin dans le village.
Des femmes partent sceau à la main chercher de l’eau au puits. Les enfants s’habillent à la hâte avec leur uniforme d’écolier, souvent de couleurs verte et partent apporter une donation au temple. Les hommes préparent les matériels de travail, ils sortent aussi les buffles des étables au rez de chaussée de leur maison pour les attacher dehors. Les anciens, assis, fatigués, cigarettes à la bouche sont spectateurs, comme nous. Ah ça c’est sûr, des réveils comme ça changent des réveils parisiens, un jus d’orange pasteurisé et des tartines de pain grillées sur fond de mauvaises nouvelles à la télé! Ici rien ne semble facile, l’eau ne sort pas chaude par un simple robinet, le feu ne jaillit pas quand on actionne un bouton. Et pourtant on apprécie d’autant plus chaque instant, car on prend conscience que tout se mérite, que tout est précieux. Les plaisirs sont simples et vrais. Un retour aux sources qui n’a pas de prix!

Levé du jour village birman trek Kalaw Inlé Jeune fille Birmane au réveil trek Kalaw Inlé

Il est 8h, la fraîcheur du matin laisse sa place à la chaleur des rayons du soleil. Le village se vide. Seuls restent les jeunes enfants, quelques femmes et des anciens. Les hommes, femmes, adolescents et parfois même des enfants partent travailler, ils ne reviendront qu’en début de soirée au coucher du soleil. Ne vous étonnez donc pas de passer parfois dans des villages désert en cours de journée. En janvier, la période à laquelle nous avons visité la région, l’activité principale est la récolte des piments. Des hectares de culture rouge et blanc (couleur du piment quand il est asséché sur sa plante). Un par un, panier par panier, les piments sont arrachés à leur pied par des femmes le dos courbés. Il n’est pas rare non plus, de croiser des vielles dames, après une vie de labeur, avec un dos cassé à 45°. Nous passons aussi devant un groupe de femmes alignées, dos toujours courbés, en train de bêcher la terre des champs d’ail. Elles nous adressent un grand et beau sourire accentué peut-être par leur maquillage au tanakha. Les hommes, eux, s’occupent de labourer la terre après la récolte et là encore la tâche n’est pas facile. Les tracteurs sont très rares, voire inexistants, les buffles et la charrue font le travail.

agriculteur birman trek
Récolte du piment Birmanie Red Chili
Femmes au champs - Trek Kalaw Inlé Charrette villageois birman

Ce trek est donc une multitude d’instantanés d’une autre époque, qu’il est difficile de retranscrire et de partager, mais qu’il est magnifique de voir. Comment gardent-ils le sourire et leur hospitalité après de si dures journées? Comment réagirai-je à leur place si on me photographiait pendant mon travail? Cette prise de conscience sublime un peu plus le côté extraordinaire de l’accueil du peuple birman à notre égard.

Femme se rendant au champ Birmanie Femme tirant un buffle Trek Kalaw - Inlé

Le « Home Stay » prend ici tout sont sens. Il est authentique et vrai, ce qui est rare. Cela n’existe déjà presque plus dans les pays que nous avons traversés avant. On espère donc, qu’il le restera encore assez longtemps pour que vous puissiez en profiter. Authentique, la nuit au monastère que proposent encore beaucoup d’agence de trek, ne l’est plus. Les lieux sont devenus bondés par des touristes et la quiétude qu’on peut légitiment attendre d’un tel endroit a disparu.

Ce trek est sans doute le plus connu du pays. Et oui en Birmanie, nous n’avons pas d’autres choix que de visiter les zones qui nous sont autorisées… Alors même si nous avons croisé quelques touristes sur le chemin, cela n’a entaché en rien notre plaisir. Nous n’en avons pas souffert et nous nous sommes quand même sentis seuls au monde parmi les villageois birmans. Puis l’arrivée sur le sublime lac, nous fait vite oublier toute foule occidentale. Par contre une fois à Nwang Shwé, impossible d’y échapper! Nous voila dans un des lieux les plus touristique de Birmanie.

Fisherman Inlé Lac

Notre 2nd trek, à Hsi Paw, était une boucle, comme souvent. Nous sommes partis avec l’agence de Mr Charles, LA référence de la ville. Une fois de plus, très professionnelle et organisée. Par contre nous étions 7, notre couple d’amis français qu’on ne quitte plus désormais, un américain, un couple d’hollandais et nous, plus notre guide Ax Sai. 7 cela fait beaucoup et forcément le groupe est quelque peu divisé, surtout quand nous sommes 4 de la même nationalité! Néanmoins nous avions tous un bon rythme et cette fois-ci pas de touristes à l’horizon.
A nouveau nous avons eu de beaux moments. Un passage dans une école, l’occasion de se rendre compte des conditions dans lesquelles les enfants étudient et surtout de prendre de belles photos entourées d’une ribambelle d’enfants. Un super moment! C’est dingue comment l’appareil photo à quelques chose de magique pour eux. Il est d’ailleurs très dur de les avoir en face de l’objectif tellement ils trépignent d’impatience pour voir le résultat sur le petit écran. La combine consiste donc à se positionner du même coté d’eux et cliquer.

Classe Shan trek Birmanie 

Un autre grand moment de ces 3 jours en pays Shan est la partie de foot improvisée avec des jeunes novices (samaneras: monks de moins de 18 ans) au monastère dans lequel nous avons passé la 2ème nuit. Les tissus et sacs plastiques liés entre eux font office de ballon. Nous voila 2 contre une ribambelle de « petits monk » en toge couleur marron. Il n’y a pas de futur Messi parmi eux heureusement nous limitons la casse. Quel plaisir ! On prend conscience que derrière leur costume et leur apparence ils restent avant tout des enfants qui aiment s’amuser, chahuter et jouer avec leur téléphone portable. On ne sait pas s’ils avaient du forfait, mais ce qui est sûr c’est qu’ils avaient de belles sonneries electro et une fonction appareil photo pour immortaliser notre passage. Nous avons dormi dans le même dortoir en face d’eux. Une expérience vraie et unique pour mieux appréhender leur quotidien.

Partie de foot avec des jeunes monk - Tre Birmanie Partie de foot avec les novices trek Birmanie

Ce trek a été aussi l’occasion pour nous de découvrir des villages Shans (plus grande minorité du pays) et Palongs (qui vivent un peu plus haut dans les montagnes). Entre les 2, la frontière se limite à un tronc d’arbre sur notre route! Notre guide nous a expliqué leur histoire entremaillée de guerres et réconciliations. Comment reconnaître un Shan d’un Palong? Ces derniers sont plus petits et plus bronzés, car leur métier difficile de producteur de thé les oblige à porter des charges lourdes et imposantes.

Villageoise Shan Trek Birmanie

De ces 2 excursions nous nous souviendrons que nous avons rencontré des familles chaleureuses, accueillantes et souriantes (comme tout birman vous nous direz!). Nous nous souviendrons également des enfants des villages et des écoles qui sont contents de nous voir sans jamais réclamer un sous ou un bonbon mais qu’ils apprécient plutôt nos jeux avec eux et nos ballons! On se souviendra de nos guides qui n’étaient pas avares d’une explication, d’informations et de partage sur leur pays, leur culture et leur histoire. Et puis il ne faut pas oublier, que l’on ne mange jamais aussi bien et aussi diversifié en Birmanie que lors d’un trek!

Nous avons aimé nos 2 treks et nous vous les recommandons, parce qu’ils nous ont vraiment permis de découvrir le pays différemment, sous un autre regard. Même si nous savons que nous ne sortons pas vraiment des sentiers battus en un claquement de doigts, ces excursions gardent malgré tout une grande partie d’authenticité.

Seb et Mado Birmanie

Vos commentaires sont une bonne source de motivation pour nous, lâchez-vous!


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